Les affaires militaires mêlent les enjeux locaux et ceux du royaume. Au début du XVIIIe siècle, le maire et le corps de ville effectuent les levées d'hommes demandées par le pouvoir royal pour la milice.
Ceci n'empêche pas le souci de la communauté pour sa propre défense qui perdure jusqu'à la fin de l'Ancien Régime, avec sa milice bourgeoise, remplacée en 1789 par une éphémère garde bourgeoise. Les compagnies d'arbalétriers et d'arquebusiers ont eu quant à elles une existence périodique, avant la création en 1730 d'une prestigieuse compagnie des chevaliers de l'arquebuse.
La ville est vigilante quant à l'état des fortifications et veille sur ses pièces d'artillerie. Le pouvoir royal demande de son côté le logement et l'approvisionnement des gens de guerre ou la garde des prisonniers de guerre. En cas de troubles, le roi veille à s'assurer de la fidélité de la ville par une correspondance suivie.
I. — Milice provinciale
Les milices provinciales sont créées en novembre 1688 afin d'augmenter les effectifs de l'armée régulière. Elles sont constituées à l'origine d'hommes célibataires de vingt à quarante ans désignés au sein de leur paroisse. La procédure de désignation se fait plus contraignante à partir de 1692 avec l'institution du tirage au sort. Ce sont les paroisses qui assurent l'équipement et la solde des miliciens, placés sous le commandement d'officiers originaires de la province.
Les levées instituées en 1688 pour la guerre de la Ligue d'Augsbourg cessent en 1697 ; dans la mesure où elles concernent essentiellement les paroisses rurales, elles n'ont pas laissé de traces dans le fonds.
La milice est de nouveau instituée en 1701 pour la guerre de Succession d'Espagne. Les levées de miliciens s'interrompent entre 1708 et 1711 pour laisser la place à un impôt, puis se poursuivent jusqu'au licenciement des bataillons en 1713. La milice est une nouvelle fois reconstituée en 1726 ; les tirages au sort ont lieu jusqu'à la fin de l'Ancien Régime, bien que la milice ait progressivement perdu son intérêt militaire.
Afin de mettre en évidence le déroulement du recrutement des miliciens, les pièces ont été regroupées par levées annuelles, puis par ordre chronologique à l'intérieur d'une même année.
La levée des miliciens découle en effet d'un processus initié par le pouvoir royal qui fixe par ordonnance un nombre d'hommes à lever par généralité. Les élus généraux des États de Bourgogne déterminent, également par ordonnance, un nombre d'hommes à lever par paroisse – dans le cas d'Auxerre, la levée se fait à l'échelle de la ville, et non de la paroisse. C'est ensuite au maire et aux échevins de lever le nombre d'hommes requis et d'en enregistrer les engagements par procès-verbaux. Plus rarement, comme en 1702, c'est un commissaire des élus généraux des États de Bourgogne qui procède à l'engagement.
On signalera particulièrement les procès-verbaux du maire et des échevins pour les troubles survenus lors de la levée par tirage au sort de trente-cinq hommes en 1743 ; cette année, le procès-verbal de désignation des hommes est finalement rédigé par le prévôt de la maréchaussée.
Une pièce curieuse rapporte le renvoi de Pierrette Braisant, engagée comme milicien sous des habits d'homme.
II. — Milices urbaines
A. — Milice bourgeoise
La milice bourgeoise assure la garde de la ville, lorsque le maire en est requis par le pouvoir royal ou lorsque la situation locale l'exige. Tous les habitants demeurant à l'intérieur de l'enceinte (bourgeois) – ecclésiastiques compris en cas de nécessité –, sont astreints au service et sont tenus de posséder des armes. Les habitants des faubourgs ne servent pas dans la milice bourgeoise. Le service consiste en des gardes aux portes et des rondes à l'intérieur ou à l'extérieur de la ville.
Après une forte mobilisation correspondant aux guerres de la fin du XVIe siècle et aux troubles du début du XVIIe siècle, la milice n'assure plus guère au XVIIIe siècle qu'un rôle d'apparat lors des visites de personnalités. Les conclusions du corps de ville du XVI e au XVIIIe siècle contiennent des mentions régulières du rôle de la milice bourgeoise, mais les documents décrits ici couvrent une période plus restreinte allant des années 1690 aux années 1780.
La milice comprend sept compagnies, formées sur la base des paroisses situées intra-muros : six compagnies correspondent aux paroisses les plus peuplées (Notre-Dame-la-d'Hors, Saint-Eusèbe, Saint-Loup, Saint-Mamert, Saint-Pèlerin, Saint-Pierre-en-Vallée) et une septième compagnie rassemble les hommes des paroisses Saint-Regnobert et Saint-Pierre-en-Château. Chaque compagnie comprend un capitaine, un lieutenant, un enseigne et un sergent. À partir de 1640 se forme une huitième compagnie de cavalerie, la compagnie des garçons, composée de jeunes gens volontaires, sous la direction d'un capitaine, d'un lieutenant, d'un cornette et de deux maréchaux des logis.
La milice est à l'origine placée sous les ordres du corps de ville et chaque compagnie nomme directement ses officiers. Par édit de mars 1694, le roi crée des charges d'officiers pour les milices ; ces offices ne trouvant pas d'acquéreurs, ils sont unis aux corps de ville par arrêt du Conseil du 20 juillet 1694. Auxerre conserve donc le droit de nommer un colonel, un major, huit capitaines et neuf lieutenants pour sa milice, moyennant le paiement de 13 000 livres. Afin de régler cette somme, l'assemblée générale des habitants du 12 décembre 1694 décide de conserver au corps de ville la charge de colonel, qui sera exercée par le maire perpétuel, et de procéder à la vente des autres offices. Les nouveaux officiers prêtent serment le 13 mars 1695. Le début de la conservation des documents relatifs à la milice par le corps de ville coïncide avec la création des charges d'officiers.
Le plan de classement de cette partie débute par les affaires relatives aux offices de la milice bourgeoise. Les pièces ont été présentées, autant que faire se pouvait, par grades décroissants puis par ordre alphabétique de paroisses et, enfin, par ordre chronologique. On trouvera en premier lieu les pièces relatives au maintien du maire, des échevins et des habitants d'Auxerre en leur droit de pourvoir aux offices de la milice, ainsi qu'au paiement de la finance. Suivent les documents concernant l'adjudication des offices entre la fin de l'année 1694 et le début de l'année 1695, l'acquisition des offices par les particuliers, le règlement d'une augmentation de gages en 1708-1709 et quelques transactions ultérieures entre le maire et les particuliers. La procédure d'entrée en charges des officiers a donné lieu à une production documentaire fournie qui a été soigneusement conservée. Les officiers de la milice ont régulièrement transmis des revendications, visant par exemple à réunir leurs offices au corps de ville ou a jouir des mêmes avantages que leurs homologues de la milice provinciale. Signalons enfin une enquête du prince de Condé menée en 1756 sur les places vacantes dans les milices bourgeoises de Bourgogne.
La description se poursuit par les documents réglementant le service de la milice. On signalera particulièrement le règlement du service des officiers de la milice bourgeoise de 1746. Enfin, cette partie se clôt sur quelques pièces de contentieux relatifs à la milice, entre 1679 et 1782.
B. — Garde bourgeoise
À la suite d'une émeute occasionnée par la cherté des grains, les corps et corporations assemblés à l'hôtel de ville le 3 août 1789 décident la création d'une garde bourgeoise. Cette garde est destinée à remplacer les quatre compagnies de volontaires déjà formées à Auxerre dont le nombre est jugé insuffisant pour assurer la sécurité des habitants.
Dans un élan égalitaire, dont témoigne l'offre de participation des officiers du bailliage et siège présidial, le recrutement de la garde bourgeoise s'élargit à tous les citoyens de la ville âgés de seize à soixante ans, à l'exception des ecclésiastiques. Comme le rappelle M. Thierriat de La Maison-Blanche en faisant acte de candidature pour une place dans la garde, cette création s'inscrit dans un mouvement qui concerne alors largement les villes du royaume.
L'organisation de la garde se fonde sur une division de la ville en cinq quartiers (1 : Saint-Eusèbe et Saint-Amâtre ; 2 : Notre-Dame-la-d'Hors ; 3 : Saint-Regnobert, Saint-Pierre-en-Château, Saint-Pèlerin et Saint-Martin-lès-Saint-Julien ; 4 : Saint-Pierre-en-Vallée et Saint-Gervais ; 5 : Saint-Loup et Saint-Martin-lès-Saint-Marien).
Le commandement de la garde est confié à un état-major composé d'un commandant général, d'un major, de deux aides majors, d'un adjudant général et de deux sergents généraux.
Au niveau du quartier, la garde est sous les ordres d'un commandant et d'un adjoint ayant sous eux deux compagnies. Chaque compagnie est commandée par un capitaine en premier, un capitaine en second, deux lieutenants, deux sous-lieutenants, un sergent major, trois sergents, huit caporaux et un tambour.
M. Seurrat de Basouches, chevalier de Saint-Louis, lieutenant-colonel d'infanterie, en est élu commandant général. Il offre sa démission au début du mois de septembre, mais celle-ci est refusée par les officiers de la garde et par les officiers municipaux.
La garde bourgeoise cesse peu après ses fonctions, remplacée à partir du 16 septembre 1789 par la Légion auxerroise qui devient Garde nationale en mai 1790.
III. — Compagnies d'arbalétriers et d'arquebusiers
Les compagnies d'arbalétriers, puis d'arquebusiers, sont recrutées parmi les bourgeois d'Auxerre possédant les armes nécessaires à l'exercice. Les membres obtiennent des exemptions d'impôts, à l'origine en contrepartie du service armé qu'ils effectuent, puis en fonction des résultats obtenus lors d'exercices réglés.
L'histoire de ces compagnies est mal documentée dans le fonds, à l'exception de la compagnie des chevaliers de l'Arquebuse créée en 1730. L'existence d'une compagnie d'arbalétriers semble ancienne, comme l'atteste l'envoi de nombreux arbalétriers par les habitants d'Auxerre pour le service du roi en 1383. Mais cette compagnie n'apparaît qu'au travers de deux pièces : la première atteste en 1596 des retards pris par la ville pour le paiement de l'entretien du terrain où se fait l'exercice de l'arbalète ; la seconde rapporte l'attribution du titre de roi de l'arbalète à Jean Matherat pour la troisième année consécutive en 1609. Il s'agit de la dernière mention de l'existence d'une compagnie d'arbalétriers. Le jeu de l'arbalète se pratiquait sur le rempart appelé les Buttes, entre la tour Saint-Vigile et la porte d'Égleny.
En janvier 1614, des lettres patentes autorisent le maire et les échevins d'Auxerre à organiser une compagnie d'arquebusiers et à procéder une fois par an au tir du papegay. Les lettres patentes sont enregistrées au bailliage et siège présidial, ainsi que par le corps de ville, en avril 1616. La compagnie se réunit dans le cloître des Cordeliers pour élire son capitaine. Les documents décrits concernent uniquement la contestation élevée par Jean-Baptiste Duval au sujet du titre de capitaine des arquebusiers d'Auxerre, en 1620-1621. Il n'y a pas de trace ultérieure d'activité de cette compagnie.
À la demande d'un groupe de jeunes gens, l'assemblée générale des habitants approuve le 15 mai 1759 le principe de la création d'une compagnie de l'arquebuse. Des lettres patentes autorisant les chevaliers à se constituer en compagnie royale sont obtenues en décembre 1729. Les statuts des chevaliers de l'arquebuse d'Auxerre s'inspirent des statuts des compagnies de Dijon, Avallon et Beaune. Le recrutement des chevaliers, au nombre maximum de cent, doit s'effectuer exclusivement parmi les officiers militaires, les officiers de justice, les bourgeois ou les marchands. Les chevaliers jouissent des mêmes privilèges que les chevaliers de l'arbalète : à l'occasion de l'épreuve annuelle du tir de l'oiseau, le chevalier qui abat le but est proclamé « roi de l'oiseau » et bénéficie pour un an d'une exemption de tailles, logement de gens de guerre, subsistances, droits d'aides et de gabelles, et droits sur les vins qui se lèvent à Auxerre. Un candidat vainqueur trois années consécutives est proclamé « empereur » et bénéficie des mêmes exemptions sa vie durant, y compris sa veuve le cas échéant, pour la durée de sa viduité. À propos des droits sur les vins, le corps de ville juge convenable de n'accorder au roi ou à l'empereur qu'une exemption sur la vente de cent feuillettes vendues en gros, ou soixante vendues au détail, afin d'éviter l'achat de vignes par des chevaliers qui seraient désireux d'étendre leur franchise.
Les statuts de la compagnie et le règlement de l'exercice des chevaliers sont homologués par le corps de ville le 22 juin 1730. Le même jour, le corps de ville reçoit les serments des chevaliers.
La création d'une nouvelle compagnie militaire ne pouvait que susciter des craintes de la part des membres de la milice bourgeoise. Louis-Henri de Bourbon, gouverneur et lieutenant général en Bourgogne et Bresse, rend en novembre 1730 un règlement obligeant les membres des compagnes de l'arquebuse de Bourgogne à défiler dans les rangs des milices bourgeoises de leurs communautés respectives. Le rappel régulier de cette ordonnance donne à penser qu'il était difficile aux chevaliers de l'arquebuse de se plier à cette obligation.
Conformément aux lettres patentes de création de la compagnie, le premier exercice de tir a lieu le 24 juin 1730, jour de la Saint-Jean-Baptiste. Les séances de tir annuel du 24 juin se tiennent toujours en présence du corps de ville. Le résultat du concours fait systématiquement l'objet de scrupuleux comptes-rendus dont la série a été conservée pour les années comprises entre 1730 et 1760 – seul manque le procès-verbal de l'année 1733.
IV. — Fortifications d'Auxerre
Le roi cède ses droits sur l'enceinte de la ville à la communauté en 1730 (portes, corps de garde et tours) et en 1780 (murs, fossés, remparts et glacis). Cette partie est donc consacrée à la description des documents antérieurs à ces deux transactions.
Si le comte d'Auxerre, puis le roi sont longtemps restés propriétaires de l'enceinte, les habitants d'Auxerre se sont vus octroyer au début du XVe siècle le droit de garder les clefs des portes, ponts-levis, planches, barrières, huis et poternes de la ville.
Au XVIIIe siècle les corps de garde, tours et plate-formes des fortifications sont affermés à des particuliers par le sous-fermier des domaines et droits domaniaux. Mais la charge de l'entretien des fortifications reste à la ville. Le corps de ville constate à de nombreuses reprise la dégradation de l'état des murs d'enceinte, des tours ou des portes. Les travaux d'entretien donnent parfois lieu à des démolitions ; les matériaux peuvent alors être utilisés pour la reconstruction de fortifications ou vendus pas adjudication.
V. — Artillerie et salpêtres
A. — Transactions relatives aux pièces d'artillerie
En l'absence de troubles, l'artillerie de la ville devient obsolète dans les années 1660. Le pouvoir royal qui entend contrôler l'armement des villes exige la remise des pièces encore en possession des habitants. Malgré l'opposition du corps de ville, la communauté est donc sommée en 1667 de remettre ses pièces d'artillerie. Grâce à l'intervention de Colbert, le maire obtient toutefois une compensation pour l'enlèvement de deux pièces.
Une partie de l'artillerie échappe à cette réquisition. En 1683, des pièces retrouvées à l'abbaye Saint-Germain sont remises au sieur Laisné, commissaire ordinaire de l'artillerie. En 1785, une coulevrine est vendue par adjudication ; elle avait été enterrée en 1667 sur la plate-forme entre la porte d'Égleny et celle du Temple afin d'échapper à la réquisition.
B. — Salpêtres
Deux pièces concernent les salpêtres. La première est un mandement d'Henri II permettant aux habitants d'Auxerre de constituer une réserve de salpêtre. La seconde est une commission en faveur de François de La Size et Claude Bertenet en tant que salpêtriers ordinaires dans la ville, le bailliage et l'élection d'Auxerre.
VI. — Logement, approvisionnement et équipement des gens de guerre
Cette sous-partie traite des relations des habitants avec les gens de guerre, plus particulièrement du point de vue logistique.
Le logement des gens de guerre est une charge pour les communautés qui y sont astreintes. On ne s'étonnera donc pas de voir surtout conservées ici des pièces relatives aux exemptions obtenues par les habitants d'Auxerre. Ainsi, par exemple, un mandement de Charles VIII exemptant les Auxerrois du logement des gens de guerre pour un an, en 1493.
La fourniture des provisions et des fourrages aux militaires, l'étape, pèse également sur la communauté. Ce sont majoritairement des pièces réunies à usage de documentation qui ont été conservées, pour le XVIIIe siècle uniquement. Les deux seules exceptions concernant Auxerre sont la passation d'un contrat pour la fourniture des étapes par la ville, en 1746-1747, et une procédure d'adjudication pour la fourniture de bois et de chandelles destinés à un corps de garde de la compagnie de fusiliers invalides de Daleyrac, en 1787.
La communauté peut également être assujettie à des réquisitions. Deux exemples en ont été conservés : en 1600, les Auxerrois doivent fournir des chevaux et des harnais pour la conduite de pièces d'artillerie ; en 1636, ce sont des chevaux, des armes et la solde de chevau-légers que la communauté doit prendre à sa charge.
On signalera enfin la présence d'un formulaire d'enquête rempli par les Auxerrois, dans le cadre d'une enquête de dénombrement des chevaux conduite par le ministre de la guerre. La communauté y adjoint une notice médicale de Guinault des Créaux relative à la guérison des chevaux morveux.
VII. — Prisonniers de guerre
Située loin des frontières du royaume et des champs de batailles de la période moderne, la ville d'Auxerre a été désignée par le pouvoir royal afin d'assurer la garde de prisonniers de guerre, lors de la Guerre de Succession d'Espagne (1701-1714), puis lors de la Guerre de Succession d'Autriche (1740-1748).
Le classement des documents concernant les prisonniers de la Guerre de Succession d'Espagne s'appuie sur la chronologie des batailles, dans la mesure où la ville accueille des soldats capturés lors des batailles de Spire et de Neustadt (15 novembre 1703), de la prise de Verceil (21 juillet 1704), de la bataille d'Almansa (25 avril 1707), de la campagne de Flandres (juillet 1712), ou des prises de Kaiserslautern et Landau (juin 1713).
La fin de la guerre est marquée par les mouvements de prisonniers avec l'octroi de passeport permettant aux prisonniers de regagner leurs pays d'origine.
Les documents relatifs aux prisonniers de la Guerre de Succession d'Autriche – des Hollandais et des Autrichiens de la garnison de Namur –, sont pour l'essentiel des instructions reçues par le corps de ville de la part d'Henri-Charles de Saulx, commandant en Bourgogne, entre octobre 1746 et avril 1749. En dehors de cette correspondance, on signalera trois pièces, l'une relative à l'inspection des magasins destinés au logement des prisonniers hollandais, et les deux autres concernant la réalisation de travaux dans l'abbaye Saint-Germain pour la détention des prisonniers.
VIII. — Défense de la ville et déclarations de guerre
Les périodes de troubles sont l'occasion d'échanges privilégiés entre le roi et les habitants d'Auxerre.
La correspondance reçue par le corps de ville témoigne des efforts déployés par le pouvoir royal afin de préserver les liens de fidélité qui unissent Auxerre à la couronne. Les pièces décrites ici auraient pu être placées dans la partie relative aux « Relations avec le pouvoir royal », et plus spécifiquement dans la sous-partie « Correspondance relative à la personne du roi, à l'état du royaume et de la ville, adressée aux habitants d'Auxerre ». Mais, dans la mesure où ces documents sont liés à la défense de la ville, leur description a toute sa place dans la partie consacrée aux affaires militaires.
Trois périodes sont inégalement représentées. Un premier groupe de deux pièces concerne la correspondance reçue de Charles VIII à l'occasion de la Guerre folle (1485-1488) qui oppose notamment le duc d'Orléans à la régente Anne de Beaujeu. Vient ensuite un ensemble de douze pièce s concernant les Guerres de religion, classé par ordre chronologique. Deux pièces de 1562 se rattachent à la période de la première Guerre de religion (1562-1563). Le restant se rapporte à la huitième guerre de religion (1585-1598). On y signalera tout particulièrement les lettres reçues par les habitants d'Auxerre de la part d'Henri III, de Jacques Amyot et de Charles de Lorraine en 1585, lors du début de la Ligue. Enfin, un dernier groupe de trois pièces porte sur la mise en défense de la ville sous Louis XIII, en 1620 et en 1632.
Au niveau local, les déclarations de guerre font l'objet de publications dans les communautés. Deux pièces concernent la déclaration de guerre de la France contre l'Espagne en 1719 et la déclaration de guerre de la France contre l'Angleterre en 1756.
IX. — Contentieux des habitants d'Auxerre contre des archers des gardes du roi
À l'occasion du séjour d'une troupe d'archers des gardes du roi commandée par François de Rivière, sieur de Coussy, une querelle éclate en juillet 1629 entre des habitants d'Auxerre et quelques archers. La querelle dégénère et les archers sont contraints de prendre la fuite. Sur plainte de François de Rivière et de l'un des archers, Pierre Maubert (ou Malbeste), une procédure est conduite au Conseil. En novembre 1629, les habitants sont condamnés à indemniser les archers et, en outre, à verser une pension viagère annuelle de 300 livres à Pierre Maubert. On trouvera donc l'ensemble des pièces relatives au dédommagement des archers, ainsi que les procédures liées au versement de la pension à Pierre Maubert qui s'éteint en 1672.
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1. Feudiste 226 n° 5 : procès-verbal d'engagement par François-Nicolas de La Tournelle, commissaire des élus généraux des États de Bourgogne (14 janvier 1703).
2. Feudiste 226 n° 24 à Feudiste 226 n° 26.
3. EE 2 : certificat du commandant de Bourg-en-Bresse (25 mars 1745).
4. Olivier-Jacques Chardon, Histoire de la ville d'Auxerre jusqu'aux États généraux de 1789, t. 2, Auxerre, Impr. Gallot-Fournier, 1835, p. 11 et p. 86.
5. Olivier-Jacques Chardon, Histoire..., op. cit., t. 2, p. 12.
6. Feudiste 163 n° 1 : copie d'un arrêt du Conseil, d'un extrait du rôle des sommes à payer pour le maintien du privilège de nomination et d'une ordonnance d'Antoine-François Ferrand, intendant de Bourgogne et Bresse (20 juillet-20 octobre 1694).
7. Feudiste 165 n° 1 : copie d'un procès-verbal du corps de ville pour la prestation de serment et la réception des officiers de la milice bourgeoise (13 mars 1695).
8. EE 4 (juin-juillet 1759) et EE 5 (novembre 1763).
9. Feudiste 163 n° 17 : lettre de M. Rigoley d'Ogny au maire et aux échevins d'Auxerre (13 janvier 1756).
10. Feudiste 163 n° 17 : copie d'une ordonnance d'Henri-Charles de Saulx, premier lieutenant général au gouvernement du duché de Bourgogne, commandant en chef en Bourgogne, Bugey, Gex et Valromey (8 juin 1746).
11. EE 23 : lettre de Thierriat de La Maison-Blanche aux officiers municipaux (25 août 1789)
12. Pierre Le Clercq, « Seurrat de Basouches », dans Paul-Camille Dugenne, Pierre Le Clercq, Édouard de Saint-Phalle et Philippe Guyot, Dictionnaire biographique, généalogique et historique du département de l'Yonne, t. 5, p. 1579-1580.
13. EE 26 à EE 28 (4-8 septembre 1789).
14. Jean Lebeuf, Mémoires concernant l'histoire civile et ecclésiastique d'Auxerre et de son ancien diocèse, t. 3, Auxerre-Paris, Perriquet et Rouillé/Dumoulin, 1855, p. 267.
15. Feudiste 167 n° 1 : copie d'une conclusion du corps de ville (16 octobre 1596).
16. Feudiste 167 n° 4 : copie d'un certificat des chevaliers du noble jeu de l'arbalète (5 avril 1609).
17. Olivier-Jacques Chardon, Histoire..., op. cit., t. 2, p. 55.
18. Olivier-Jacques Chardon, Histoire..., op. cit., t. 2, p. 67.
19. Feudiste 167 n° 5 à Feudiste 167 n° 7.
20. Olivier-Jacques Chardon, Histoire..., op. cit., t. 2, p. 428.
21. Feudiste 167 n° 13 : lettres patentes de Louis XV (décembre 1729).
22. Feudiste 167 n° 16 : règlement et procès-verbal d'homologation (22 juin 1730).
23. Feudiste 167 n° 17 : procès-verbal du maire et des échevins (22 juin 1730).
24. Feudiste 167 n° 19 : ordonnance de Louis-Henri de Bourbon (21 novembre 1730).
25. Voir chapitre « Biens de la communauté ».
26. Feudiste 2 n° 4 à Feudiste n° 6.
27. Feudiste 114 n° 4 : copie d'une conclusion du corps de ville (11 mai 1667) et Olivier-Jacques Chardon, Histoire..., op. cit., t. 2, p. 279.
28. Feudiste 114 n° 9 : certificat du sieur Laisné (29 octobre 1683).
29. EE 29 : actes de la procédure d'adjudication (20 septembre 1784-13 mai 1785).
30. Olivier-Jacques Chardon, Histoire..., op. cit., t. 2, p. 593.
31. Feudiste 114 n° 1 (17 octobre 1547).
32. Feudiste 114 n° 10 (15 juillet 1718).
33. Feudiste 16 n° 1 : mandement de Charles VIII aux gens de guerre (17 juin 1493).
34. Feudiste 243 n° 1 et Feudiste 243 n° 2 (30 décembre 1746-11 février 1747).
35. EE 36 : documents de la procédure d'adjudication (27 septembre-30 octobre 1787).
36. Feudiste 210 n° 11 : lettre de Sully au maire et aux échevins d'Auxerre (30 juillet 1600).
37. EE 37 : copie d'un formulaire d'enquête et notice médicale (24-25 février 1788).
38. Charles Porée, « Les prisonniers de guerre dans l'Yonne de Louis XIV à Napoléon (1643-1814) », dans Bulletin de la Société des sciences historiques et naturelles de l'Yonne, t. 69, 1915, p. 117-210, spécialement p. 118-136, essentiellement d'après les documents conservés aux Archives municipales d'Auxerre.
39. Feudiste 227 n° 29 : procès-verbal de Claude Potier, fourrier de la province de Bourgogne (19 octobre 1746).
40. Feudiste 200 n° 47 et Feudiste 200 n° 48 : devis et procès-verbal d'adjudication de travaux (20-23 mars 1748).
41. Feudiste 217 n° 8.
42. Feudiste 217 n° 14.
43. Olivier-Jacques Chardon, Histoire..., op. cit., t. 2, p. 111.
44. Feudiste 33 n° 2 : arrêt du Conseil (15 novembre 1629).